Crapaud commun (Bufo bufo)

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C'est un crapaud présent [comment ?] dans le Chablais [et le reste de la Romandie?]. C'est l'espèce la plus commune.

Mâle crapaud commun

Description

Le crapaud commun, bufo bufo[1] est un anoure (amphibien sans queue) de grande taille. Le mâle adulte mesure entre 6-7,5 cm de long alors que la femelle, plus grande, mesure 7-10 cm. Les jeunes métamorphosés atteignent 0,7-1,2 cm. Le crapaud commun a une allure plutôt ramassée, avec des pattes postérieures courtes, une tête large. Il possède une peau verruqueuse, sèche et veloutée lorsque l’animal est au sol. Le mâle porte des callosités foncées à trois doigts des pattes antérieures de l’automne au printemps. La voix du mâle est faible car il ne possède pas de sac vocal externe, la femelle quant à elle est muette. La pigmentation du crapaud varie du brun, au rougeâtre ou au jaunâtre en fonction de la saison, de la mue, du milieu, etc. Cependant sa couleur reste uniforme, avec parfois des taches foncées diffuses. Son ventre est de couleur grisâtre, brun clair ou blanchâtre, parfois légèrement tacheté chez la femelle, et rougeâtre chez les immatures. Ses yeux sont constitués d’une pupille de forme elliptique horizontale avec un iris orange-rouge, cuivré ou doré. Les tympans du crapaud ne sont que très peu visibles. Il possède toutefois de nombreuses glandes parotoïdes dont une paire volumineuse à l’arrière des yeux. Celles-ci sécrètent un liquide blanchâtre venimeux qui dissuade des prédateurs de le manger, irritant leurs muqueuses.

Habitat

Le crapaud commun est très adaptable et se rencontre donc dans les habitats les plus variés. Il préfère cependant les plans d’eau permanents, profonds et ensoleillés comme les étangs, les rives de lacs et les bras morts en zone alluviale. Il est également friand des bassins de gravières et, parfois des étangs de jardins. Il peut peupler les grands étangs ainsi que le long des lacs avec d’importants effectifs. Cet amphibien ne craint pas de se reproduire dans un point d’eau poissonneux, car ses oeufs et ses larves contiennent des substances toxiques qui les protègent des prédateurs. Ils peuvent également libérer une substance lorsque l’un d’eux se fait blesser, ce qui permet de prévenir les autres. Ils peuvent donc parvenir en nombre à la métamorphose.

Les habitats terrestres du crapaud commun sont très variés tout comme ses sites de reproduction. Il a tendance à opter pour les forêts, mais on peut cependant également le rencontrer dans les zones agricoles, les sites d’extraction et les secteurs bâtis. Les talus, bosquets, jachères, tas de matériaux et murs non jointés lui permettent de s’établir dans des paysages fortement banalisés. Il peut même survivre en ville, dans les parcs publics, les jardins privés et autres espaces verts.

Mœurs

Alimentation

Le crapaud commun est actif de nuit, il chasse des mollusques, des lombrics, des araignées et des scarabées, avant de se retirer dans une cachette pour la journée. Il peut occuper le même recoin durant une période prolongée, mais également en changer chaque jour, surtout en périodes pluvieuses. Son rayon d’action dans ses quartiers d’été n’excède que rarement cent mètres. Le crapaud commun hiverne sur la terre ferme, dans un endroit généralement situé entre son quartier d’été et son plan d’eau de reproduction.

Accouplement

Le crapaud commun se rend aux points d’eau pour se reproduire au début du printemps. Il n’y reste que quelques jours pour l’accouplement. Cette migration peut se dérouler sur plus d’un kilomètre, pendant des nuits humides et douces. La femelle termine parfois son voyage en portant un mâle sur son dos.

Femelle avec un mâle sur le dos


Il arrive malheureusement que des routes entravent les voies de migration des crapauds, ce qui entraine des hécatombes spectaculaires. Les mâles sont souvent en surnombre sur le site de reproduction.

En effet, la femelle atteint sa maturité sexuelle plus tardivement et se reproduit souvent qu’une seule fois dans sa vie, contrairement au mâle qui est mature après 2 ou 3 ans sur le Plateau et après 6 à 8 ans en altitude. C’est pourquoi il arrive que ceux-ci se retrouvent en situation de concurrence : ils s’accrochent à tout ce qui ressemble à une femelle et n’hésitent pas à essayer avec acharnement de séparer les couples déjà formés. On peut alors entendre des cris typiques de défense venant du mâle.

Mâle essayant de s'insérer entre un couple déjà formé


Ponte

La ponte est déposée sous forme de cordons gélatineux pouvant atteindre cinq mètres de long, comptant des milliers d’œufs noirs souvent enroulés autour des roseaux jusqu’à 60 centimètres de profondeur. [Photo d'oeufs?] Lors de la ponte, le mâle ensemence immédiatement les ovules lorsque la femelle les émet en cordons, puis le couple se déplace pour amarrer les cordons dans les roseaux. Le développement des embryons dure une à deux semaines. Celui des larves s’effectue en sept à seize semaines en fonction de la température de l’eau.

Les têtards, pratiquement noirs, se rassemblent le long des berges ou au contraire nagent en pleine eau en bancs compacts. Après avoir pondu, les adultes rejoignent rapidement leurs quartiers d’été. Il se peut que quelques mâles restent au plan d’eau pour guetter certaines femelles retardataires. Même si la période de ponte semble être strictement définie, on peut observer des pontes isolées jusqu’au coeur de l’été dans les habitats dynamiques tels que les gravières ou les zones alluviales. La plupart du temps, plus de nonante pour cent des larves n’atteignent pas la métamorphose. Cependant, en considérant le nombre élevé d’œufs, on observe tout de même une multitude de crapelets quittant l’étang. Les juvéniles acquièrent rapidement un mode de vie nocturne.

Crapelet commun quittant l'étang

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