« Pistolet 75 » : différence entre les versions

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=== P220 - version commerciale ===
=== P220 - version commerciale ===
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Le P220 commercial est disponible principalement en 9 mm Parabellum (modèle dit “européen”) et en .45 ACP (modèle dit “américain”). Le modèle américain, fabriqué d’abord en Allemagne et ensuite aux États-Unis d’Amérique, se distingue esthétiquement par trois aspects principaux : le déplacement de l’arrêtoir de magasin de la base de la poignée vers la branche inférieure du pontet (similaire en cela à un Colt Government), la forme du chien qui s’arrondit et l’arrière de la poignée qui prend un galbe similaire à celle du Colt Governement.
Le P220 commercial est disponible principalement en 9 mm Parabellum (modèle dit “européen”) et en .45 ACP (modèle dit “américain”). Le modèle américain, fabriqué d’abord en Allemagne et ensuite aux États-Unis d’Amérique, se distingue esthétiquement par trois aspects principaux : le déplacement de l’arrêtoir de magasin de la base de la poignée vers la branche inférieure du pontet (similaire en cela à un Colt Government), la forme du chien qui s’arrondit et l’arrière de la poignée qui prend un galbe similaire à celle du Colt Governement.



Version du 3 décembre 2025 à 22:57

Le pistolet 75 (couramment abrégé en P.75 ou P75, en allemand 9 mm Pist 75, en français et en italien Pist 9 mm 75) est le pistolet d’ordonnance de l’armée suisse, tirant les variantes suisses de la cartouche 9 mm Parabellum (9x19, 9 mm OTAN), les cartouches 41 et 14.

P75

Historique

Prototype P220

1960 - Développement

Ce pistolet a été conçu par une équipe d’ingénieurs menée par Hans-Peter Sigg, Walter Ludwig et Eduard Brodbeck, travaillant pour la SIG (Schweizerische Industrie Gesellschaft, Société industrielle suisse) de Neuhausen (Schaffhouse).

Les premiers prototypes datent de la fin des années soixante, et s’inspirent particulièrement des brevets Petter-Browning (le P210), de l’expérience des Volkspistole (par les méthodes de fabrication employées, utilisant largement tôle pliée, alliages légers, pièces frittées, goupilles roulées)[1] - développés à la fin de la Seconde guerre mondiale pour équiper en urgence les troupes allemandes, et du système de détente et de désarmement du chien du pistolet Sauer 38H [2].

1970 - Fabrication et export

L’exportation des armements suisses étant sévèrement restreinte par la loi fédérale sur le matériel de guerre du 30 juin 1972, le pistolet 75 sera fabriqué en Allemagne[3]. La SIG rachète le fabricant d’équipement industriel et d’armes de chasse J.P. Sauer & Sohn. Une nouvelle société est fondée en 1976, la SIG Sauer GmbH, basée à Eckernförde (Schleswig-Holstein) pour la fabrication et la distribution du pistolet pour les contrats internationaux.

1975 - Entrée en vigueur dans l'armée Suisse

Adopté en 1975 avec un contrat de 140’000 unités, il a petit à petit remplacé le P.49, connu commercialement comme le SIG P210 ; pistolet qui, malgré ses nombreuses qualités, se révèle trop complexe et coûteux à produire en grandes quantités[4].

2026-30 - Fin de vie

Le temps du P220 arrivant à son terme dans l’armée suisse, un remplaçant est en cours de sélection pour une mise en service entre 2026 et 2030).

Fonctionnement

Canon:bleu / culasse:vert foncé / gaz d'explosion:rouge / bloc solidaire de la carcasse: vert claire

Le P220 fonctionne selon un système Browning à culasse calée avec déverrouillage par abaissement du canon.

Comme sur tous les Browning modernes le fonctionnement se passent en plusieurs séquences :

  1. cartouche chambrée dans la chambre d'explosion
  2. déclenchement de l'amorce, explosion de la cartouche
  3. dillatation des gaz (explosion), ce qui propulse le projectile à travers le canon et projette la culasse et le canon ensemble d’environ 3 mm vers l'arrière
  4. puis la rampe oblique du canon qui se trouve sous la chambre s’engage sur un bloc solidaire de la carcasse, ce qui abaisse le canon et le déverrouille[5].
  5. La culasse continue seule son mouvement, extrait et éjecte la douille, puis le ressort récupérateur la renvoie en avant.
  6. Une nouvelle cartouche monte du chargeur dans la chambre, le canon remonte et s’accroche à la culasse par sa découpe supérieure dans la fenêtre d’éjection : l’arme est prête pour le coup suivant. C'est le système SIG SAUER .[6]

On peut tirer le premier coup chien abattu, la détente armant puis relâchant le chien, assurant ainsi la percussion. Il n’y a pas de sûreté manuelle, seulement un levier de désarmement qui fait retomber le chien en sécurité tout en bloquant le percuteur, lequel ne peut avancer que si la détente est tirée à fond.

Il est vu comme le premier pistolet moderne (sûreté au choc, gros organes de visée favorisant le tir de combat aux dépens du tir sportif, grosse fenêtre d’éjection favorisant la fiabilité et la simplicité du contrôle visuel de la chambre)[7].


Utilisation

Sûr au choc (permettant de porter une cartouche en chambre, chien rabattu), relativement arrondi, léger, avec peu de leviers à manipuler, il se prête particulièrement bien au port. L’angle de sa poignée, sa relative finesse permettant une prise en main excellente pour une grande partie des utilisateurs, ses gros organes de visée et son système de détente sont excellents pour le tir défensif dynamique.

Le système de démontage, avec une clef qui ne se déverrouille qu’une fois la culasse bloquée en arrière, est également un modèle de sécurité et de simplicité. Par ailleurs, le peu de pièces accessibles par la troupe (magasin / carcasse / culasse / canon / ressort récupérateur) est également un gage d’entretien régulier.

Ses détracteurs le comparent souvent négativement à son prédécesseur, le pistolet 49, en oubliant que si ce dernier est une excellente arme de sport, il se prête moins bien à l'exercice du tir “de combat” (militaire ou policier), et que sa durabilité et sa précision supérieures s’accompagnent d’un prix conséquent pour le contribuable.

Le pistolet 75 est également critiqué par certains utilisateurs “tactiques” pour sa faible capacité et son système de verrouillage du magasin.

Version militaire et variantes

Le pistolet 75 a connu deux générations, avec douze évolutions : la première avec une culasse en tôle d’acier emboutie (reconnaissable à son nez rétreint et au pincement de la tôle sur le dessus de la carcasse, avec 19 fines stries de préhension), la seconde avec une culasse en acier au carbone fraisée, plus résistante (avec 12 stries de préhension plus épaisses)[8].

Pistolet 75 - version militaire

Le pistolet 75 est distribué avec un étui de port (en cuir vert jusqu’en 1982, noir après), un nécessaire de nettoyage et des magasins de rechange portés dans un étui de cuir vert (jusqu’en 1982) ou noir[9]. Il existe quatre générations de magasins, la plus récente, facilement reconnaissable à son corps en acier inoxydable gris, fabriquée par Mec-Gar en Italie.

Le pistolet 75 se distingue des modèles commerciaux (SIG-Sauer P220, Sig Sauer P220, Browning BDA) par ses marquages spécifiques (logo SIG dans un ovale, croix fédérale sur le dessus de la culasse, préfixe du numéro de série débutant par “A”).

P220 - version commerciale

P230 P220 P225 et P210

Le P220 commercial est disponible principalement en 9 mm Parabellum (modèle dit “européen”) et en .45 ACP (modèle dit “américain”). Le modèle américain, fabriqué d’abord en Allemagne et ensuite aux États-Unis d’Amérique, se distingue esthétiquement par trois aspects principaux : le déplacement de l’arrêtoir de magasin de la base de la poignée vers la branche inférieure du pontet (similaire en cela à un Colt Government), la forme du chien qui s’arrondit et l’arrière de la poignée qui prend un galbe similaire à celle du Colt Governement.

Outre ces deux calibres principaux, le P220 a été disponible en petites séries en .22 LR, 7.65 mm Parabellum, .38 Super Auto, 9 mm Steyr et 10 mm Auto.

De nombreuses variantes de finitions, de systèmes de détente (détente à cran court SRT, double action obligée, double action Kellermann, simple action), de visée (réglable ou “anti-accrochage” SAS…), de longueur de canon, ou de modèles de poignées (queue de castor, etc.) seront développées au fil des ans.

Plusieurs fabricants se sont inspirés de cette mécanique pour produire des copies plus ou moins fidèles (Astra, Norinco, Zastava, Golan…)[10].

Déclinaisons

Modèle Année de commercialisation Description Calibres Utilisateurs/Adoption Particularités
P225 1977 Version compacte du P220, conçue pour la police allemande (“P6”). 9 mm Parabellum Police allemande, polices suisses, Marine canadienne, diverses administrations. Deux modèles : “montage suisse” (assemblé chez Hammerli, arrêtoir de magasin similaire au P75) et modèle international (arrêtoir de magasin au niveau du pontet). La variante P6 a un chien avec détecteur de chute.
P220 américain 1975 (version américaine adaptée plus tard) Version adaptée au marché américain, avec des modifications ergonomiques. .45 ACP Polices américaines. Succès commercial grâce à ses adaptations ergonomiques.
P226 1980 Version du P220 avec magasin double colonne (15 cartouches). Proposé à l’armée américaine pour remplacer le Colt Government. 9 mm Parabellum, .40 S&W, .357 SIG Armée américaine (testé dans le programme XM9). Culasse en acier inoxydable dans la version modernisée. Proposé en .40 S&W et .357 SIG.
P228 1988 Version compacte du P226. 9 mm Parabellum Armée américaine (adopté comme pistolet M11). Similaire au duo P220/P225.
P229 1992 Variante du P228 avec culasse usinée en acier inoxydable. .40 S&W, .357 SIG, 9 mm Parabellum Proposé en calibres haute pression (.40 S&W, .357 SIG) et en 9 mm Parabellum.
P239 1996 Version compacte utilisant la même technologie de culasse que le P229. .40 S&W, .357 SIG, 9 mm Parabellum Cousin compact du P225.
P75 / 95 1975 (P75) / Années 1990 (95) Variante du pistolet 75 pour les Garde-Frontières suisses. 9 mm Parabellum Corps des Garde-Frontières suisses. Magasins inoxydables, organes de visée nocturne au tritium, protège-arrêtoir de magasin, préfixe de numéro de série “Z” (pour Zoll).
P245 1995 Version du P220 en .45 ACP, avec poignée de P220 mais canon et culasse réduits. .45 ACP Fabriqué en Allemagne avec culasse en acier carbone.
P220R 2014 (modèle P220R5) Un P220 en .45 ACP permettant la pose d’une lampe ou d’un laser devant le pontet grâce à la présence d’un rail. .45 ACP Rail pour accessoires (lampe/laser).
P220 Carry 2012 Un P220 en .45 ACP avec la poignée du P220, mais avec une longueur de canon et de culasse réduite. Fabriqué aux USA avec une culasse usinée en acier inoxydable. .45 ACP Canon et culasse réduits, culasse en acier inoxydable.
P220 Compact Années 2000 (discontinué) Même système de canon/culasse que le P220 Carry, mais avec une carcasse raccourcie pour faciliter le port dissimulé. .45 ACP Carcasse raccourcie pour port dissimulé.
P226 / P229 E2 1983 (P226), 2009 (E2) Nouvelle amélioration technique concernant la poignée : circonférence réduite, angle plus creusé et détente courte, rendant ces pistolets accessibles aux petites mains. 9x19, .40 S&W, .357 SIG Forces armées, police Poignée adaptée aux petites mains, détente courte, adopté par les SAS, Navy Seals, NSA, Texas Rangers.
P224 2012 Version subcompacte du P226, avec un canon et une poignée très courts. 9x19, .40 S&W, .357 SIG Format subcompact, canon et poignée courts.
P227 2013 Variante du P220 américain, à magasin double colonne d’une capacité de 10 cartouches. Cousin en calibre .45 ACP du P226 E2. .45 ACP Police américaine Magasin double colonne, capacité de 10 cartouches, poignée E2.
SigPro (SP2040, SP2009, SP2022) 1998 (SP2340), 1999 (SP2009), 2003 (SP2022) Variante au mécanisme simplifié, à carcasse polymère, disponible en 9x19, .357 SIG et .40 S&W. 9x19, .357 SIG, .40 S&W Police, gendarmerie Carcasse polymère, mécanisme simplifié, rail universel, poignées interchangeables.

Utilisation

Principaux utilisateurs : Armée suisse, Japon (1982, Minepea B9, fabriqué localement par Shin-Chuo Factory Ltd), Garde suisse pontificale (Vatican).

Les variantes du P220 sont utilisées par un grand nombre d’administrations tout autour de la planète.

Sources et ressources