Fertilité du sol

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Comment améliorer la fertilité de votre sol de jardin ?

Avant de commencer

Vous trouvez que votre potager est moins productif qu’auparavant ? Que les légumes de votre voisin poussent plus vite et en meilleure santé ? La bonne nouvelle, c’est que la fertilité du sol n’est pas figée : il est possible de la restaurer et de l’améliorer. Voici quelques pistes pour enrichir naturellement votre terre.

Que vous cultiviez en jardinage classique ou en permaculture, la gestion de la fertilité repose sur un principe fondamental : maintenir un équilibre entre ce qui est prélevé et ce qui est restitué au sol. Si des dizaines, voire des centaines de kilos de légumes sortent de votre potager chaque saison, il faudra impérativement restituer une quantité équivalente de matière organique pour préserver la richesse du sol.

Le rôle essentiel des plantes dans la construction du sol

Un sol fertile est un sol vivant, peuplé de micro-organismes et riche en nutriments. L’une des meilleures façons d’entretenir cette fertilité est d’apporter régulièrement de la matière organique en surface, laissant ainsi la nature faire son travail. Cette technique, appelée compostage de surface, permet aux décomposeurs du sol de transformer ces apports en humus.

Parmi les matériaux pouvant être utilisés, on retrouve :

  • Paille, foin
  • Broyat de branches
  • Feuilles mortes
  • Tontes de gazon et déchets alimentaires (ceux-ci étant toutefois moins riches en carbone, ils ne suffisent pas à structurer le sol)

À noter : contrairement aux idées reçues, le broyat de résineux n’acidifie pas significativement le sol.

L’humus ainsi formé améliore non seulement la fertilité, mais aussi la rétention d’eau du sol : 1 gramme d’humus peut stocker jusqu’à 7 grammes d’eau !

Interactions dans le sol

Équilibrer la matière organique et la structure du sol

Quelle quantité de matière organique apporter ?

Il est essentiel de penser en termes de volume et de masse lorsqu’on souhaite enrichir un sol. Travailler sur une petite échelle ne sera pas suffisant : pour améliorer significativement la structure et la fertilité d’une parcelle de 300m², on peut avoir besoin de plusieurs tonnes de broyat ou de compost.

Certains outils permettent d’estimer la quantité de matière organique nécessaire en fonction de la surface de votre potager et de l’augmentation souhaitée du taux de matière organique.

Nourrir le sol ou nourrir les plantes ? et avec quoi?

Le compost

Enrichir le sol avec du compost favorise la prolifération des micro-organismes et la mise à disposition des nutriments pour les plantes. Toutefois, le compost nourrit principalement les plantes et non la structure du sol à long terme.

Les engrais verts

Les engrais verts comme les légumineuses (vesce, féverole) apportent de l’azote, tandis que les céréales (seigle, blé d’hiver) produisent de la biomasse et limitent les adventices. Ils jouent un rôle majeur dans l’amélioration de la structure du sol.

Une parcelle d’engrais vert (seigle, fèverole) prête à être détruite (début mai)

Les purins

Les purins de plantes (ortie, consoude) sont riches en nutriments et en bactéries bénéfiques. Cependant, ils restent des apports liquides majoritairement composés d’eau et ne peuvent remplacer une véritable fertilisation du sol.

Rotation des cultures : nécessaire ou pas ?

Alterner les cultures permet d’éviter l’épuisement des nutriments spécifiques à chaque plante et limite les maladies. Toutefois, il est tout à fait possible de cultiver les mêmes espèces au même endroit chaque année à condition de compenser avec des apports massifs de matière organique.

Le fumier

Le fumier est un excellent amendement, mais doit être utilisé avec modération. Un excès peut provoquer un déséquilibre du sol et des pollutions aux nitrates.

Les engrais de synthèse : une fausse bonne idée

Bien que pratiques à court terme, les engrais chimiques dégradent la structure du sol et nuisent aux micro-organismes. Ils doivent être évités autant que possible pour préserver la biodiversité du sol.

Tableau de ratio entre la MO (matière organique) et l'argile présents dans le sol.
Tas de broyat
3 tonnes de broyat pour relever le taux de Mo de 3% sur une parcelle d’environ 300m2

Mais attention : le compost n’améliore pas la structure du sol !  Il nourrit la plante, mais pas la vie du sol et ne participe pas à la structuration du sol.

L’eau, un élément clé

Un sol vivant a besoin d’eau pour fonctionner. Sans humidité, la vie biologique du sol s’arrête et les nutriments ne sont plus disponibles pour les plantes.

Le paillage et un bon taux de matière organique permettent de limiter l’évaporation, mais ne remplacent pas un arrosage adapté aux besoins du jardin.

Récapitulatif des bonnes pratiques

Pour améliorer la fertilité de votre sol :

  • Apportez de la matière organique en quantité suffisante en fonction des besoins de chaque zone du jardin.
  • Structurez le sol mécaniquement (grelinette) ou biologiquement (engrais verts, vers de terre).
  • Protégez et nourrissez la faune du sol.
  • Maintenez une bonne humidité pour favoriser l’activité biologique.
  • Privilégiez le broyat et la matière organique brute pour structurer le sol, plutôt que le compost seul.

En appliquant ces principes, votre potager retrouvera sa fertilité et offrira des récoltes abondantes et durables.

Pour aller plus loin :

Où se procurer des engrais verts ?